L’exposition de Magda Mrowiec et Sklerijenn Havouis raconte les expéditions artistiques effectuées dans le Grand Nord et plus particulièrement à Yakoutsk en République de Sakha où la température peut descendre à -65°C !
« Nos intimités lointaines » est la convocation de l’imaginaire lié à l’expédition et l’exploration : objets, textes, vidéos, photos, créations plastiques… C’est aussi la mise en exergue des phénomènes liés au froid sur un territoire en grande partie construit sur le permafrost : transformations, strates, brouillard, blanc, silence.
Du 11 octobre au 17 novembre 2024
Vernissage > 11 octobre à 18h30
L’expo
L’exposition « Nos intimités lointaines » résulte de plusieurs expéditions artistiques effectuées à travers la Sibérie Orientale et plus particulièrement en République Yakoute-Sakha entre 2008 et 2021. La dernière en date est le voyage réalisé en décembre 2021 à Yakoutsk à l’occasion de la triennale d’art intitulée Chronotope Arctique, organisée par l’Institut Arctique d’Arts et de Cultures et l’Université Fédérale d’Ammossova. La participation à la triennale faisait suite au workshop mené à distance entre les étudiants de l’Institut Arctique d’Arts et de Cultures et les étudiants de l’Institut Supérieur des Arts Appliqués – LISAA à Rennes.
Les expéditions antérieures (2008 – 2012) concernaient le projet artistique intitulé « So Far… So Fabulous… » et comprenaient notamment la traversée de la Sibérie Orientale le long du fleuve Lena, depuis le sud – Irkoutsk – jusqu’au Grand Nord – Tiksi – Océan Arctique.
La structure de l’exposition évoque les strates géologiques du permafrost, ce sol éternellement gelé sur lequel reposent les territoires yakoutes. Elles sont la traduction plastique des explorations que nous y avons menées, notamment, dans la ville de Yakoutsk et ses environs en décembre 2021.
Les travaux qui y sont présentés : installation, vidéos, photographies, carnets, objets, proposent ainsi un récit visuel et sensible qui convoque les imaginaires de l’expédition, de l’exploration et de l’aventure. Cette exposition est une interrogation sur l’expérience et la découverte d’un lointain dans le contexte contemporain. Elle questionne l’utopie fragile de la rencontre d’un ailleurs : qu’est-ce que je prélève (je prends) ? Qu’est-ce que je donne en échange ? Qu’est-ce que je conquière ? Qu’est-ce que l’on m’a offert ? Qu’est-ce que je laisse derrière moi ? Et qu’est-ce que je donne à voir au retour ?
Les artistes
Sklerijenn Havouis
Sklerijenn Havouis, responsable pédagogique et photographe, vit et travaille à Rennes.
Après des études d’histoire de l’art, Sklerijenn Havouis se forme au commissariat d’exposition et explore la photographie contemporaine et son statut en tant que support et vecteur de l’intime. Titulaire d’une maîtrise des sciences et techniques des métiers de l’exposition en art contemporain son diplôme-exposition collective, en 1999, s’intitule Expériences du divers – Jimmie Durham, Hanayo, Chéri Samba, Tsuneko Taniuchi et propose une réflexion sur les enjeux de représentation d’une culture par une autre, dans le contexte d’un élargissement géographique de la scène artistique.
Après un parcours chez l’éditeur Walther König à Cologne et la galerie Soardi à Nice, il intervient en tant qu’enseignant en histoire de l’art moderne et contemporain à l’école nationale supérieure d’architecture de Bretagne de 1999 à 2001 et décide alors de se consacrer à l’enseignement.
Parallèlement à son activité de responsable pédagogique en arts appliqués au sein de LISAA – L’institut supérieur des arts appliqués de Rennes depuis 1999, il crée en 2013 les paumes noires, un laboratoire d’exploration de techniques alternatives photographiques, au sein de l’atelier le VRAC. Si la pratique des alternatives photographiques (chimie, exploration d’anciens procédés, tests de papiers) constitue l’essence de la production plastique des paumes noires, les sujets explorés par Sklerijenn Havouis ont pour point commun d’interroger les images intimes, proches et ordinaires. Des thèmes qu’il reprend aujourd’hui dans son approche pédagogique mais aussi dans le cadre de l’association co-fondée en 2022 avec Fabrice Clochard et Magda Mrowiec : La cité des choses.
Nos intimités lointaines, est l’occasion de mettre en avant l’image au-delà des techniques photographiques, et de réinterroger son apparition au sein d’une exposition.
Sklerijenn Havouis coordonne depuis des événements pédagogiques avec des structures culturelles par l’intermédiaire de workshops ou expériences pédagogiques menés au sein de LISAA (Armada Production, Ayroop, TNB, Les Champs Libres, Electroni[K], la coopérative funéraire…). C’est suite à sa participation en tant qu’assistant photographe à la résidence Territoires d’expériences initiée par la galerie le Carré d’Art et l’Aparté qu’il découvre la pratique du collodion humide et qu’il se décide à développer une pratique plastique liée à l’image qui se concrétise par la création des paumes noires.
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Magda Mrowiec
Magda Mrowiec, plasticienne et scénographe, vit à Rennes et travaille dans différentes parties du monde intimement liés à ses projets. Son activité artistique est fondée sur l’exploration des environnements naturels, urbains et industriels. Les espaces qui l’intéressent tout particulièrement sont des lieux en résistance qui génèrent des tensions dans leurs relations à l’homme : climat austère, accessibilité difficile, instabilité géographique ou politique.. Les travaux issus de ces explorations : installation, vidéo, photographie, texte, traitent du caractère instable du monde, ils enregistrent le réel qui se manifeste au gré de processus de mutation : transformations de matières, transitions lumineuses, évolution de constructions, soulèvements politiques. Sa démarche repose intrinsèquement sur le déplacement, l’ailleurs, l’instabilité et la sérendipité.
Urban Dawns, Pic-Nic at Dawn, Espaces Promis, Airrances et Etats Transitoires représentent cinq des principaux projets engagés ces dix dernières années. Ils sont construits de manière sérielle, ce qui implique une répétition dont chaque boucle est une expérience à la fois redondante et unique. Conçus en tant que séries, ces projets demeurent inachevés, en perpétuel devenir.
Magda Mrowiec est titulaire du Diplôme National Supérieur d’Expression Plastique-Art, obtenu à l’Ecole Supérieure des Beaux-Arts de Cornouaille à Quimper, et du Diplôme Propre aux Ecoles d’architecture-Scénographe, du 3ème cycle, obtenu à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Nantes. Son travail a été présenté dans différents lieux en France et à l’étranger, notamment : la Gallerie 0.15//Essais Dynamiques de l’Université de Lorraine à Metz, la Triennale Chronotope Arctique à Yakoutsk-Republique Yakoute-Sakha, le Musée de la Cosmonautique-Moscou, le Centre des Arts-Perspectiva-Moscou, le Projekt Fabrika-Moscou, la Biennal-Yakoutsk-Republique Yakoute-Sakha, The Nordic Summer University-Artistic Research Group-Circle7-Pays Scandinaves et Pays Baltes, The Month of Performance Art- Berlin, The Art Labor Gallery-Shanghai (Cn), The Edwards Murray Film Festival-Cambridge (UK), l’Université Paris VIII-Saint Denis, aux Ateliers du Vent-Rennes, L’Atelier d’Estienne – Pont-Scorff, les Moyens du Bord-Morlaix.
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