Viscéral, végétal, aquatique ?
Du 2 mars au 3 avril 2021
Dans le cadre de sa politique de soutien à la jeune génération d’artistes Bretons, le Grand Angle-imoja est ravi d’accueillir la jeune plasticienne, Mathilde Lusso, tout juste diplômée de l’université de Rennes II.
« J’ai imaginé cette exposition comme une invitation au partage, un échange d’univers et un moment de délicatesse. J’ai donc conçu une installation en forme de spirale qui s’enroule et se déploie dans l’espace de la galerie. La structure suspendue réagit comme un puissant courant qui serait enfermé dans le lieu. Au départ le mouvement est formé par gouttes, particules flottant dans l’air, puis elles s’accumulent, s’imbriquent les unes dans les autres pour former un ensemble de plus en plus imposant. Leurs tailles évoluent plus le flux progresse et envahit l’espace. Les formes les plus volumineuses atteignent même une échelle humaine. Le choix de concevoir tous les éléments comme de petits coussins rembourrés et moelleux a été fait afin d’inviter à s’asseoir sur les gouttes se répandant sur le sol. C’est une autre façon de vivre l’installation, plus intime puisque l’on se retrouve entrainé au cœur des mouvements et des formes. Travailler une matière douce et molle renvoie l’installation à un nuage de coton, attirant et confortable. De cette manière, l’invasion de l’espace parait moins nocive.
Le motif créé par les gouttes et le mouvement qu’il forme est libre d’interprétation. Certains y voient quelque chose de viscéral, de végétal ou d’aquatique. Pour moi, ces gouttes ne sont pas figuratives, elles sont l’expression d’un ressenti, d’une poésie. Comme si ces formes représentaient un flux de particules invisibles qui tourbillonne et se pose après chacun de nos mouvements. Je cherche à donner vie à ces motifs imaginaires (ou peut-être réels) et à les rendre captivants. Ainsi les formes se multiplient, s’accumulent et prolifèrent comme un véritable élément vivant. Elles semblent petit à petit coloniser la galerie.
Je ne cherche pas seulement à embellir l’espace avec des volutes, mais c’est ma façon de sensibiliser les personnes à ouvrir les yeux sur le monde, la nature qui nous entoure.
L’installation a un écho particulier dans le contexte actuel où un virus, micro-organisme insaisissable se répand sans même que l’on ne s’en rende compte. L’aspect prolifique et oppressant des volumes toujours plus envahissants nous rappelle forcément le virus et ses contraintes. L’installation Mutation n°1 est visible depuis l’extérieur ou sur rendez-vous pour découvrir mon univers. Je vous rassure, ce qui s’y propage n’est pas contagieux. »
Mathilde Lusso
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